Cession « Nous délocalisons pour mieux transmettre »
Daniel et Alain Brichet vont déménager leurs cultures dans de nouvelles serres, afin d'assurer un outil de production performant à un futur repreneur.
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Daniel et Alain Brichet vont déménager leurs cultures dans de nouvelles serres, afin d'assurer un outil de production performant à un futur repreneur.
Les deux frères dirigeants de la SARL Brichet ont acquis 2 serres à Pluzunet (22). Autrefois exploitées par la société Géraflor, en liquidation depuis 2014, elles sont situées à proximité de l'usine d'incinération des ordures ménagères de Valorys. Les bâtiments peuvent ainsi bénéficier de tarifs énergétiques avantageux. Mais là n'est pas la motivation des horticulteurs, dont l'essentiel de la gamme se cultive sous abri froid : plants maraîchers, aromatiques et plantes de Toussaint, et un peu de plantes à massif, géraniums et plantes de bouture. « Nous voulions délocaliser l'entreprise depuis un moment, car à Lannion (22) elle est étranglée par la pression urbaine, or nous souhaitons en assurer la pérennité », explique Daniel Brichet. Pour autant, la volonté n'est pas d'agrandir l'exploitation qui s'étend sur 3 ha avec 6 000 m2 de serres verre et 14 000 m2 de tunnels plastique.
Une meilleure rationalité « Notre objectif est de transmettre notre société. Alain part à la retraite en 2018. Moi, j'ai encore quelques années d'activité, mais je suis prêt à céder les rênes. Nous cherchons donc un ou deux repreneurs. »Le site offre des potentialités d'extension. Il comporte 1,5 ha de serres verre sur 3 ha au total. « Nous allons démonter une de nos serres et installer la toiture sur le nouveau site, ce qui créera 3 000 m2 supplémentaires pour le durcissement des cultures. » Si la surface totale reste légèrement inférieure à celle de Lannion, la rationalité du travail y sera bien meilleure. « Tout est groupé et à niveau, contrairement à notre terrain actuel. » Bureaux, matériels, véhicules vont y être relocalisés. Le site devrait être opérationnel en fin d'année. L'exploitation pourra bénéficier de tarifs de chauffage avantageux. De plus, elle pourra accéder au gaz grâce à un futur raccordement. Autre avantage : la proximité d'un axe routier important.Selon les frères, l'ensemble du site et de son équipement coûtera beaucoup moins cher qu'une construction neuve. « Nous avons une clientèle - jardineries, grainetiers, horticulteurs et pépiniéristes - qui nous fait confiance et 7 salariés permanents expérimentés. Le chiffre d'affaires d'1,5 million d'euros est stable. » Pour Daniel, c'est le moment de reprendre : les taux d'intérêt restent bas, la démographie horticole est en baisse, la consommation est là. « Il existe un potentiel à développer au niveau régional, car la réactivité est dans le local. Le métier n'est pas fini, mais il évolue (augmentation du potager par exemple). Il faut s'adapter au marché, en proposant de nouveaux produits, en se groupant... Les jeunes sont à même de coller aux besoins de demain. »Sur les quatre serres du site, trois étaient encore inoccupées en début d'année, à la suite notamment de la radiation en 2011 du groupement coopératif Plants du littoral. Outre le lot repris par la famille Brichet, un lot reviendrait à un serriste biologique de la région de Morlaix (29) qui y implanterait une production bio de tomates. La quatrième serre est toujours exploitée par Frédéric Lageat (Vivaplante). Ces serres permettent de valoriser la chaleur résiduelle générée par l'usine d'incinération.
Contact : 06 47 51 05 85.
V.V.
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